Commentaires sur la Bhagavad-Gītā

La Bhagavad Gītā est un épisode du Mahābhārata, un grand poème épique sur « l’Histoire » des Bhārata (« histoire de l’Inde »). Le Mahābhārata considéré comme le plus grand poème du monde aurait été compilé par le sage Vyāsa entre le V -ème et le II -ème siècle avant JC. Il relate la guerre entre deux branches d’une même famille royale, les Pandava et leurs cousins les Kaurava. C’est un texte fondateur du Vedānta, avec les Upanishad et les Brahama Sūtra (qui résument et « commentent » les idées philosophiques et spirituelles des Upanishads). Le Mahābhārata est aussi célèbre que l’Iliade des Grecs) comprend 250 000 vers (15x plus que l’Iliade).

La Bhagavad Gîtâ est une œuvre majeure du patrimoine de l’humanité. C’est un chant composé de 18 chapitres qui se présente sous la forme d’un dialogue en Arjuna et Krishna (avatar de Vishnu). C’est un véritable enseignement sur la vie et les questionnements qui traversent chaque personne décidée à prendre en main son destin : Quel est le but de la vie? Comment trouver sa voie dans le monde? Trouver la paix? Quel action mener? Comment nos actes nous amènent sur le chemin de l’évolution? 

   Le Mahābhārata relate l’histoire d’une guerre entre les Pāndavā, fils du roi Pāndu, (au nombre de 5, Yushtira, le juste, Arjuna, l’archer, Bhima, le fort, Nakula et Shadeva, les jumeaux) et les Kauravā , les fils (au nombre de 100) du roi Dhritarāshtra (frère aîné et aveugle de Pându). C’est en quelque sorte, le récit de toutes les manifestations de la nature humaine et c’est le poème le plus long du monde.

Bien avant l’ère chrétienne, un puissant royaume prospère dans le nord de l’Inde. Dhritarâshtra (lignée des Kaurava), le fils aîné est aveugle et ne peut accéder au trône. Il laisse la place à Pandu son cadet (lignée des Pandava) qui accidentellement tue un prêtre et se retire dans la forêt pour expier sa faute. C’est le grand-père (l’oncle de Dhritarâshtra et de Pandu) qui prend la régence. Yudishtira, l’aîné des Pandava est considéré comme l’héritier du trône. De ce fait, dès l’enfance, Duryodhana, l’aîné des Kaurava, le vit comme un obstacle. Avec ruse, il complote la chute de Yudishtira qui doit s’exiler pendant 12 ans. Mais à son retour, Duryodhana ne veut pas lui rendre le pouvoir. La guerre est inévitable.

C’est à ce moment que commence la Bhagavad-Gita : l’aide de Krishna (il est la divinité la plus vénérée en Inde, le garant de l’ordre cosmique) est demandée, mais comme il ne veut pas prendre part dans le conflit, il propose que l’un des camps choisisse son armée et l’autre sa présence.

La scène se déroule dans la plaine des Kurus. Arjuna, se trouve dans le char au côté de Krishna. Krishna devenu l’ami d’Arjuna assume le rôle de conducteur du char. Au moment de donner le signal du combat, Arjuna frappé par l’horreur de tuer ses proches (les Kaurava étant tous ses cousins), préfère ne pas livrer bataille. (Le récit est constitué du dialogue entre Krishna et Arjuna). Krishna répond par des arguments qui constituent les doctrines philosophiques et dialectiques de l’œuvre et les fondements du yoga et s’efforce de lui démontrer l’erreur d’une telle résolution.

 Représentation symbolique :

Krishna est la manifestation suprême de Brahman (énergie cosmique).

Dhritarâshtra symbolise le plan inférieur de l’ego sans discernement à la merci des forces de l’ignorance et/ou de nos tendances matérielles et négatives (ses fils les Kaurava).

Les Pandava représentent nos tendances spirituelles positives ainsi que les cinq éléments que sont l’éther/l’air/le feu/l’eau et la terre.

Arjuna représente l’être humain universel décidé à développer sa nature supérieure. L’expérience d’Arjuna sera donc inévitablement vécue par quiconque suivra le même chemin. Il verra se dresser l’opposition à ses habitudes acquises et à ses dépendances héréditaires. Sa réussite (ou son échec) dépendra de la manière dont il prêtera l’oreille aux conseils de Krishna. Arjuna représente l’élément Feu. Il possède un arc dont il est prêt à décocher la flèche. Pour cela, il faut tendre l’arc, se tenir droit et laisser monter l’énergie le long de la colonne pour toucher un point précis afin de rentrer dans le Samadhi le plus profond. (Le Samadhi équivaut à la « suspension de la structure du soi mental » ou encore appelé Éveil).

Dharmakshetra : Le champ du Dharma ou de l’action spirituelle. Le Dharma est aussi l’ordre cosmique. Suivre le dharma signifie s’efforcer d’être dans l’action juste pour soi-même. Dans cette philosophie, nous sommes également tous responsables de l’équilibre du monde. Ce qui explique que la méditation, par exemple, profite à soi-même, mais participe à cet ordre cosmique.Et si nous participons collectivement à un déséquilibre (comme la crise écologique), cette ordre du monde se retournera fatalement contre nous.

Kurukshetra : la plaine des Kurus près de Delhi où se déroula la bataille entre les Kaurava et les Pandava, relatée dans le Mahābhārata. On l’appelle aussi Dharmakshetra ou « le champ du Dharma ». Le Dharma étant aussi « ce qui doit s’accomplir ». Le corps humain est comparé à ce champ de bataille où s’affrontent les pouvoirs du bien et du mal, l’intérêt personnel et celui du devoir.

Sanjaya est celui qui relate à Dhritarâshtra (aveugle) la bataille de Kurukshetra. Dhritarâshtra est l’ego sans discernement et il se peut alors que Sanjaya soit celui qui fait le lien entre l’ego et Atmā, la clairvoyance.

Le char n’est pas conduit par Arjuna, mais par Krishna et c’est Arjuna qui donne les ordres – logique puisque le monde n’est qu’illusion, une création de brahman et nos actes illusoires décident de notre vie future. Mais avons-nous vraiment le choix ? Sinon de choisir la voie de l’action juste afin de ne pas rester dans la souffrance. C’est Arjuna qui a demandé à Krishna de diriger le char entre les armées, et nous avons le « choix » de rester dans la souffrance ou nous rebeller. (Paragraphe : 2.39 : « Tu as reçu de Moi, jusqu’ici, la connaissance analytique de la philosophie du Sāṃkhya, la création. Reçois maintenant la connaissance du yoga, qui permet d’agir sans être lié à ses actes. »)

Le Char serait notre corps et notre mental. Les 5 chevaux, nos 5 sens et les rênes, notre capacité de discrimination qui nous permet de trouver l’équilibre entre nos désirs discordants. (Paragraphe : 2.71 : « Celui que les plaisirs matériels n’attirent plus, qui n’est plus esclave de ses désirs, qui a rejeté tout esprit de possession et qui s’est libéré de la tyrannie de l’ego, peut seul connaître la sérénité parfaite. »)

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